Contraception définitive par la méthode Essure

Il s’agit d’une hysteroscopie opératoire effectuée en ambulatoire (avec anesthésie modulée) permettant une stérilisation tubaire.

L'obstruction des trompes se fait par une réaction de fibrose qui est obtenue 3 mois après la pose des micros-implants qui empêchera les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule. Pendant cette période, vous devrez continuer à utiliser une autre méthode de contraception.

Trois mois après l'intervention, un médecin effectuera un test de confirmation par ASP (radiographie de l’abdomen) ou hystérographie (avec injection de produit de contraste) ou échographie pelvienne en 3D pour vérifier le positionnement des micro-implants et confirmer l'efficacité de la méthode comme contraception définitive.

Il est primordial de revoir le chirurgien 3 mois après la pose afin qu’il vous donne l’autorisation de stopper toute contraception.

Il existe d'autres techniques plus anciennes pour réaliser une stérilisation tubaire : la laparotomie, la coelioscopie et la voie vaginale. Toutes ces techniques nécessitent une anesthésie plus lourde, et une interruption des activités.

Elles sont réservées dans ma pratique à des cas particuliers ou la méthode Essure n'est pas adaptée.

La méthode Essure ne contient pas d'hormones interférant avec votre cycle menstruel naturel (à l'opposé des contraceptifs oraux, les anneaux et les stérilets les plus utilisés), les règles resteront globalement identiques. Certaines utilisatrices d’Essure trouvent que leurs règles ont changé par la suite, devenant plus ou moins importantes. Ces modifications sont souvent temporaires et résultent habituellement de l’arrêt du traitement hormonal.

La méthode Essure est définitive et N'EST PAS réversible, elle est efficace à 99,8%.

Il faut donc être certaine de ne plus vouloir d'enfants. Il n'y a pas de critères de choix stricts mais le fait d'avoir déjà des enfants et d'avoir plus de 40 ans sont des critères qui potentiellement peuvent limiter la survenue d'un regret de la stérilisation par la patiente.

La loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 autorise toute personne majeure, bien informée sur les différents moyens de contraception, à bénéficier d'une stérilisation. Dans la pratique, nous réalisons ce geste plutôt après 35 ans.

Par ailleurs, un délai de 4 mois de réflexion est nécessaire avant de programmer l'intervention, avec remise d'un livret d’information, signature à deux reprises d'une feuille de consentement… Tous les détails sont disponibles dans le livret "stérilisation à visée contraceptive" édité par le Ministère de la Santé.

Le nickel est contenu dans de nombreux alliages que l'on retrouve dans les bijoux fantaisie ou les boutons de pantalons. En cas d'allergie au nickel documentée, c'est-à-dire authentifiée par des test allergiques réalisés par un allergologue, la pose de dispositifs Essure n'est pas possible. La stérilisation tubaire est alors réalisée par cœlioscopie en retirant une partie ou la totalité de chaque trompe.

Un collectif de patientes ayant des problèmes après la pose des dispositifs ESSURE s’est regroupé en association sous le terme « RESIST » et a fait la une des médias en décembre 2016.

Certaines patientes se plaignent de douleurs ou de saignements :

Si vous avez pris longtemps la pilule et que vous l'arrêtez, les ovaires qui n'étaient pas actifs se remettent en route et cette activité ovarienne peut être ressentie. La pilule (ou un stérilet hormonal) pouvait masquer les symptômes d'un utérus (qui avait déjà tendance à saigner). C'est l'arrêt de la prise hormonale qui est en cause dans ce cas, pas les Essure.

Ne pas oublier qu'à l'âge 35-45, où l'on pose les Essure, beaucoup de femmes commencent à avoir des problèmes de saignements... ou des douleurs.

Cependant, une pose imparfaite (avec perforation) est toujours possible et peut être responsable de douleurs. Cette complication doit être recherchée. C'est un échec de stérilisation et une grossesse est possible. On retire alors les dispositifs par cœlioscopie et on réalise en même temps le retrait des 2 trompes.

Certaines patientes affirment avoir des problèmes : maux de tête, perte d’appétit, fatigabilité, douleurs musculaires, douleurs articulaires depuis la pose d'Essure et attribuent ces problèmes à la composition des dispositifs Essure : il n'y a pas d'observation ou de réponse scientifique à ce sujet pour l'instant.

En décembre 2016, le groupe de travail « Essure » constitué au sein du Collège national des gynécologues obstétriciens français, et dont les objectifs sont de mener une réflexion sur la formation à la pose mais aussi sur la tolérance de ces implants, s'est réuni à Montpellier. Il propose la remise de la lettre suivante aux futures patientes :

"Madame,

Nous avons prévu de réaliser une contraception définitive par la méthode Essure.

Vous avez probablement eu l’occasion d’entendre récemment les médias parler des risques potentiels d’effets secondaires suite à la pose de ces implants dans les trompes.

Dans notre expérience, et conformément aux données de la littérature scientifique (résultats de plusieurs essais cliniques publiés avant et après l’obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché pour ces dispositifs et incluant des milliers de patientes), la fréquence de ces effets secondaires concerne environ 1,5 % des patientes. Il s’agit essentiellement de problèmes de douleurs pelviennes et de saignements qui se manifestent rapidement après la pose. Dans certains cas, et c’est l’élément nouveau apporté par certaines patientes qui se sont constituées en association, les symptômes sont plus difficiles à relier au dispositif Essure : céphalées, perte d’appétit, asthénie (fatigabilité), douleurs musculaires, douleurs articulaires, pouvant prendre des proportions invalidantes.

Cela ne remet pas en question l’intérêt de cette technique qui garde une balance Bénéfices/Risques positive. Il est cependant de mon devoir de vous en informer.

Si vous le souhaitez, et afin de répondre à vos éventuelles questions, je vous propose de me contacter et de revenir me voir pour de plus amples informations concernant cette intervention."

Jusqu’à présent il n’y a pas d’indication à reconvoquer toutes les patientes pour procéder au retrait des dispositifs, si vous vous sentez concernée par les troubles décrits je vous invite à me contacter pour que nous en discutions et le cas échéant je vous orienterai vers nos experts référents en Ile de France.

En effet le retrait des dispositifs peut se faire sous cœlioscopie par salpingectomie totale (ablation des trompes) mais il peut également nécessiter un geste chirurgical radical de type hystérectomie dont il faut bien évaluer le bénéfice /risque.